mardi 17 novembre 2015

Marathonien pour la 2ème fois!

Me voilà marathonien pour la 2ème fois. 
épuisé, mal partout mais heureux et fier, fier d’avoir réussi ce paris un peu fou, avec le sourire et en profitant bcp plus que la 1ère fois. 
Voici le récit de ma course.

Dimanche 8 novembre 6h00, le réveil sonne à Cannes, pas énormément dormi mais assez pour me sentir prêt à attaquer les 42km195. Les premiers pas sont positifs, la cheville ne fait pas trop mal et l’ongle incarné a l’air de me laisser tranquille.
Je prends ma douche et commence à m’habiller. Je mets ma ceinture cardiaque et j’entends un « bip » que je devrais pas entendre… Mince, ma Garmin est restée allumée toute la nuit alors que je pensais l’avoir été… résultat des courses batterie à 28% ! Ok no stress, on va remettre à charger jusqu’au départ et dans la voiture, ça devrait tenir !
Petit dej léger, on remplit le camelback, on fait les pansements d’usage pour protéger les orteils ! on empèche les frottements avec de la crème, bref, tout se passe dans le calme.
6h45, départ pour Nice
il faut une grosse demi-heure normalement pour arriver au départ… quand on ne se plante pas de route comme moi j’ai fait (et hop 10min de perdue, augmentation du stress +15%)
arrivé dans les environs de Nice, je cherche à me rapprocher du départ… ce que je fais finalement pas trop mal mais bon, il est déjà 7h40 et le départ est dans 20 min quand je laisse ma chérie et ma maman avec la voiture pas trop loin du départ. Je mets mon maillot, je prends mon camelback et vérifie la batterie de la garmin : 86% ça devrait le faire sans soucis ! je me dirige vers mon sas tranquillement quand je me rends compte…

MEEEERRDEUUUUHH ma ceinture de gels ! 

Je l’ai laissé dans le sac qui est dans la voiture ! (montée de stress +5548%)
Ok je me calme, SMS à ma chérie, je fais le compte, j’en ai 2 dans mon camelback plus les premiers ravito, même si je les rate jusqu’au  15ème, je suis bon. 

Elle me rassure rapidement en me disant qu’elle l’a et qu’elle m’attend à 100m après le départ.

Je rentre dans le sas des lents, il y a toutes les nationalités : belge, français, danois, suédois (42ème marathon pour 2 potes) philippins, hollandais, bref, il y a du monde et des sourires.
J’encourage les 3 goélettes qui vont prendre le départ avec nous.

Je suis à 4 minutes du départ, une grande inspiration et on refait une dernière fois le plan :
Départ cool, au cardio, prendre son rythme voir comment tiennent la cheville et l’ongle.
Entre 7min10 et 7min15 le premier semi .
Après… on ferra l’état des lieux et on s’adaptera !

Je ne vise plus 5h15, ça serait illusoire vu ma fatigue générale, juste faire mieux et finir ça serait top. 

Le départ est pris cool , j'attrape mes gels auprès de ma chérie, les blessures tiennent, je dois juste faire attention de bien courir sur le coté droit de la route ou au milieu car si je cours à gauche, la légère dénivellation de la route peut me blesser petit à petit. 

1er km 6min 54.. un peu trop vite mais parfait, on est parti comme ça.
les 5 premiers km se passent vraiment bien, je suis dans mon rythme, je m’hydrate bien et je me fais klaxonner par mes 2 supportrices qui sont en voiture le long du parcours. ;-)
Passage par l’aéroport au 5ème km (35min 16), ravito où je prends un peu d’eau et un gels toutes les 40 minutes pour être sûr de mon coup.
Je commence un jeu à chaque ravito, le lancer de gobelet dans les poubelles… Vu que je suis un ancien basketteur, autant voir si j’ai pas tout perdu ! ben je ferais un bon 8/10 au final, assez content je trouve ;-)
J’avance à mon rythme, avec le sourire en attendant le passage dans la marina d’Antipolis car « c’est là que la bagarre commence… » c’est ici qu’il y a 2 ans, le vent s’est levé et que c’est devenu bien galère !
Je croise ma chérie juste avant l’entrée de la marina et en sortie…  Pas de vent donc on va pouvoir « s’amuser » sur la longue ligne droite de 4km qui m’emmène à Antibes et au passage du semi-marathon. 
Il y a 2 ans, j’avais perdu 20 sec au km sur cette ligne droite, cette année… rien du tout ! 
Malheureusement dans cette ligne droite, je dépasse un coureur qui est couché et avec les sapeurs-pompiers autour de lui en train de faire un massage cardiaque. J’apprendrai plus tard qu’il est décédé…

enfin, retour à ma course, j’arrive au semi  et je me rends compte que j’ai mis 2 minutes de moins que l’année dernière ! Cool… j’en profite pour marcher 100m pour savourer et m’asperger d’eau car il commence à faire chaud (21 degrés) et je fais le topo… Les jambes sont pas mal, la cheville me gêne mais pas trop, l’ongle pas de soucis… par contre j’ai mal aux épaules qq chose de phénoménale. Le stress surement, j’essayerai de faire passer la douleurs mais rien ne fait.

Donc à partir de ce moment-là, l’idée est simple : « on va au bout et on fait mieux qu’en 2013 » je commence mes calculs et je décidé de tabler sur une allure de 8min 50 au km pour faire le 2ème semi avec comme 2ème objectif pas un seul km au dessus des 10 minutes ! (j’y arriverai à 1km près 10min04 pfffff) 
Au 26ème km, je profite du ravito pour marcher un peu plus et lancer un podcast pour me changer les idées.  Car je sais que le mur est proche… entre le 28ème et le 29ème km, il y a une longue côte qui va tuer les jambes même en marchant et puis le mur du 30ème au 35ème km du marathon juste après.
La côte ne se passe pas trop mal, et je vois ma chérie et maman au 30ème donc le moral est bon sauf que… Purée que c’est long la partie entre le 32ème et le 37ème km… c’est la 2ème fois que je souffre autant. Je déteste cette partie entre Juan les pains et Golfe-Juan. Pourtant c’est beau, les paysages sont magnifiques, les gens vous encouragent mais non, j’y arrive pas, ça me saoule et je suis usé. 


je prends même au 35ème 2 gels pour me relancer car je me demande si je suis pas en hypo.  Le 37ème km sera même le km le plus lent. Après… comme on dit, ça sent l’écurie et on se remotive. 
Je quitte Golf-Juan par une petite bosse et donc je sais qu’il reste 5km et qu’on va aller chercher cette put*** de médaille ! 
Je connais cette route pour l’avoir arpenté en voiture, en courant… bref je suis « à la maison ». Je remets de la musique et hop, on est relancé… C’est pas un sprint mais là, je lâche plus rien. Au 39ème, il y a un faux plat montant, le dernier.. je vois 20 personnes devant moi marcher, je me dis… tu vas les chercher un par un, t’as pas le choix ! 
bon j’aurais pas remonté tout le monde mais j’ai réussi à reprendre qq places (allure à ce moment-là, entre 8min 30 et 9min 30 au kil)
on s’entraide, on se parle avec certains les 2 derniers km… mais je me rends compte que j’ai plus d’énergie.. j’aimerais relancer mais j’y arrive plus…
pas grave, on arrive, on passe le Palm Beach… on est sur la croisette… plus qu’1km500… je veux courir jusqu’au bout mais je marche la majorité du temps…  



Enfin on a passé le Martinez, plus que 500m… là voilà cette ligne d’arrivée… je vois ma chérie, je passe la ligne ! Yes, fini, j’aimerais hurler mais j’ai plus de force, j’aimerais déchirer mon t-shirt mais j’ai pas d’énergie… je divague, je marche mais je sais pas vraiment où je vais… je vois ma chérie à travers les grillages, elle a l’air bien, elle sourit, je lui donne mon camelback, mon t-shirt de finisher… 
je récupère mes collations d’après marathon plein de trucs sympas..  mais j’ai pas faim, j’ai mal les épaules et aux jambes mais je sais plus trop où j’en suis… J’arrive à la sortie, je vois maman et là, le tilt, « merde, je dois me tester » résultat : glycémie à 55 ! une belle hypo des familles car comme un con, j’ai pas pris mon dernier gel en me disant que ça irait… 

3 gels plus tard, couché dans l’herbe, je retrouve mes esprits, je fais le compte… 5h36 d’efforts, 12 minutes de mieux qu’il y a 2 ans. Top, fier de moi… vu les conditions, j’aurais pas pu faire bcp mieux !

j’essayerai de me faire masser les épaules mais trop de monde… Alors on rentre doucement à l’appart. Après 1h30 de repos, mon corps commence seulement à se remettre en marche, j’ai faim, j’ai soif, besoins naturels…
Je passerai l’apres-midi à me reposer et savourer ce put*** d’effort ! 

Je suis marathonien pour la 2ème fois !
1.93m
Diabétique,
En surpoids
Et futur papa ! 
que demandez de plus….  P-e devenir Iron-papa un jour mais ça, c’est une autre histoire ! 

samedi 7 novembre 2015

la pression monte... et le doute s'installe.

Voilà,
on y est, à moins de 16 heures du départ du marathon.
la pression monte, le stress est présent, je suis chiant avec mes proches qui sont là et savent qu’ils n’y sont pour rien mais qu’ils (enfin elles vu que c’est ma chérie et ma maman) vont devoir subir mon comportement jusque demain 7H45 quand je rentrerais dans le sas de départ. 
Les dernières semaines ne se sont pas bien déroulées pour la préparation, en effet une petite entorse et un ongle incarné font que mon t-shirt finisher est en pointillé dans mon esprit.

J’espère y arriver, aller la chercher cette put*** de médaille. 
Mais si le corps dit stop, il vaut mieux ne pas le contredire. 

je n’ai jamais mis ma santé en danger pour le sport et je ne le ferais jamais. 
encore quand on sait que ma saison est déjà réussi à 80% 
Le tri de Paris s’est très bien passé. J’ai explosé mes records sur 20km et Semi durant ma préparation. 

bref, le cardio est top, les jambes sont bien… reste les articulations et l’ongles à tenir… 

le doute, c’est qq chose qui est très présent chez le sportif je pense. 
car sans doute, pas de plaisir d’y arriver.
sans doute, on serait trop confiant et on ferait plus de mal qu’autre chose. 

Depuis que je sais que je vais être papa, j’ai bcp relativisé la performance sportive. 
Et puis le partage avec d’autres diabétiques m’a fait bcp de bien aussi. Se dire que faire un marathon, ce n’est pas rien… c’est même énorme.

Le fait d’avoir des amis avec un niveau sportif énorme par rapport au mien m’a pendant qq temps bcp miné le moral et réduire mon estime de mes performances.

Mais soyons clair, faire un marathon alors qu’on pèse 118kg (126 il y a 2 ans) pour 1,93 et tout en étant diabétique… c’est ENORME. 

Peu de gens sont capable de faire un marathon (on doit être quoi… 2% de la population mondiale????) 

Et combien dans les diabétiques? 1%

Bref, je dois douter de moi… tout en étant fier… 
le tout est de trouver le bon mélange pour ne pas se planter!


Je vous ferrais bientôt le compte-rendu de la journée d’hier 
ainsi que le tour du package coureur reçu avec le dossard… et il faut reconnaitre qu’ils se sont pas moqués de nous!!!!


Pour info, vous pouvez suivre ma course via le lien
numéro de dossard 5980 Milard Jean-Philippe